La triste nouvelle est survenue samedi dernier : le chef d’orchestre Mikhail Jurowski s’en est allé.
Né à Moscou en 1945 dans une famille où la musique se transmet de père en fils, Mikhail Jurowksi était le fils du compositeur Vladimir Jurowksi et le père des deux chefs Vladimir Jurowski (actuellement à la tête du Bayerische Staatsoper) et de Dmitri Jurowski. En sortant du conservatoire, Mikhail Jurowski devint l’assistant du grand chef russe Guennadi Rojdestvenski à Moscou, comme le sera son fils Vladimir quelques années plus tard. Régulièrement invité au Komische Oper de Berlin dès la fin des années 70, il quittera définitivement l’URSS pour s’installer à Dresde avec toute sa famille en 1989. Dès lors, il collaborera, entre autre, avec les principaux orchestres allemands et scandinaves, mais retournera régulièrement diriger à Saint Petersbourg
Très proche de Chostakovitch avec lequel il jouait des 4 mains au piano enfant, Mikhail Jurowski deviendra logiquement l’un des grand interprètes du compositeur. Il enregistrera ainsi en 1995 pour la première fois son opéra inachevé, les Joueurs, (d’après Gogol) ainsi que l’ensemble de ses pièces symphoniques vocales. En 2001, il fut nominé par 3 fois aux Grammy pour sa direction d’œuvres de Rimski-Korsakov avec l’orchestre de la RSB. Plus récemment en 2019, il fit des débuts remarqués aux États-Unis avec le Cleveland Orchestra, avec une interprétation bouleversantede la 11e symphonie de Chostakovitch, qui ne l’a jamais quittée.
Le parcours musical fut prestigieux mais l’hommage ne serait pas complet sans mentionner l’humanité exceptionnelle qui se dégageait de cet homme et qui transpirait dans toutes ses interprétations : gentillesse, empathie, générosité. Un très grand chef nous a quittés mais plus encore un homme exceptionnel.