Le compositeur américain, né en en 1926 en Caroline du Sud est décédé jeudi dernier en Floride à l’âge de 95 ans. Fils d’un prêcheur itinérant, Floyd fut marqué dès son plus jeune âge par les revival reunions, ces cérémonies religieuses destinées à réveiller la foi des participants dans lesquelles il voyait une pratique de manipulation des foules où transparaissaient les préjugés, le conformisme et les mentalités étriquées. Cette expérience se traduisit dans ses compositions, en particulier dans son troisième ouvrage (le second représenté) qui restera son plus grand succès, l’extraordinaire Susannah (1955). Le livret, dû à la plume du compositeur, transpose l’histoire biblique de Suzanne et les Vieillards dans l’Etat du Tennessee dans les années 50. Certains critiques ont vu dans cette ouvrage une parabole sur la chasse aux sorcières au temps du maccarthysme, mais le propos est sans doute plus universel. C’est aussi une œuvre féministe à une époque où les Etats-unis ne l’étaient guère.
Ce succès sera suivi d’une dizaine d’oeuvres lyriques (où l’on peut retenir Of Mice and men, d’après John Steinbeck). Son dernier opéra est composé en 2016, Floyd battant ainsi le record de longévité de Giuseppe Verdi.