Die Zauberflöte à Salzbourg : gare ta Flûte à la récré !

Arte a diffusé le 30 juillet au soir la Zauberflöte par laquelle s’ouvre le mandat du nouveau directeur du festival de Salzbourg, Alexander Pereira (visible en Replay sur Arte Live Web). Le coup d’essai n’est pourtant pas forcément un coup de maître. Il faut reconnaître que le Manège des Rochers n’est pas le plus facile des espaces à habiter mais la mise en scène conçue par Jens-Daniel Herzog (qui compte à son actif beaucoup de spectacles à l’opéra de Dortmund) compose avec le lieu sans vraiment l’exploiter au mieux, avec un décor mobile et beaucoup de figurants. Selon un procédé qui commence à devenir à peu près aussi récurrent sur les scènes d’opéra que les valises et les uniformes nazis, le monde de Sarastro devient ici une sorte de pensionnat, avec enseignants en blouses blanches et élèves en culotte courte. La distribution est honnête, à l’exception d’une Reine de la Nuit qui confond ornements et vibrato intempestif. Et si le spectacle paraît long, ce n’est pas seulement parce que les dialogues sont donnés en version archi-intégrale, mais aussi à cause de la direction lentissime de Nikolaus Harnoncourt, dont le sérieux contraste étrangement avec l’univers potache du metteur en scène. Quant au triomphe final de la lumière avec défilé de poussettes remplies de bébé, on se demandera longtemps s’il faut y voir un message nataliste destiné à une Europe du nord en plein déclin démographique. Ecoutez ô Teutons les leçons de la guerre, et faites des enfants, vous qui n’en faisiez guère ? [LB]