Disparition de l’artiste américain hors-norme Bill Viola

La France apprit à connaître le vidéaste Bill Viola grâce à la mise en scène du Tristan et Isolde de Peter Sellars à l’Opéra Bastille en 2005, reprise plusieurs fois jusqu’en 2023, et qui divisa les Wagnéristes. Certains crièrent à la trahison, d’autres au génie, séduits par cette représentation sur grands écrans à la fois sensorielle, métaphysique et grandiose d’une vision purement mentale de l’oeuvre avec utilisation de principes fondateurs, eau, feu, air et terre, inspirée du bouddhisme. En 2007, la Philharmonie proposait de retrouver cette proposition dans sa très belle exposition « Wagner, visions d’artistes » (qui fit d’ailleurs aussi connaître au grand public Anselm Kiefer). Enfin, une grande exposition parisienne dédiée au vidéaste américain était organisée au Grand Palais en 2014, venant couronner la reconnaissance française de l’artiste, né en 1951 à New York, et qui travaillait avec son épouse, la photographe et directrice artistique Kira Perov.  Bill Viola avait suivi dans sa jeunesse des études de musique électronique, et trouva rapidement sa voie dans l’installation vidéo. Sa collaboration avec Peter Sellars s’était concrétisée avec le « Tristan Project » proposé à Los Angeles en 2004, étape décisive avant son premier travail scénique pour l’opéra (ce fut donc à Paris) avec le metteur en scène. Bill Viola est décédé le 12 juillet 2024 des suites d’une longue maladie à Long Beach en Californie.