Paul Franke dans Hansel et Gretel en 1977.
Les journaux outre-Atlantique s’émeuvent de la disparition le 21 juillet dernier de Paul Franke, un ténor dont le nom ne vous dira peut-être pas grand-chose. Pourtant, en quarante ans de carrière, Paul Franke a foulé 1980 fois les planches du Met, ce qui le place au 4e rang du livre des records locaux. Seuls trois chanteurs ont fait mieux avant lui : Charles Anthony – 2 928 performances –, George Cehanovsky – 2 394 fois – Angelo Badà – 2 170 fois. Oui, mais voilà, Paul Franke était ce qu’on appelle un comprimario, un spécialiste des seconds (voire des troisièmes) rôles. L’avantage d’une telle position ? La voix, moins mise à l’épreuve, résiste mieux à l’épreuve du temps. D’où cette exceptionnelle longévité, du 1er décembre 1948 (le jeune homme de L’Amore dei Tre Re) au 16 avril 1987 (Thierry dans Dialogues des Carmelites) en passant tout de même par Le Capitaine dans Wozzeck et la sorcière d’Hansel et Gretel. Paul Franke avait 93 ans. Christophe Rizoud