Six-cent représentations lyriques, dans 55 titres différents ; une carrière de près de 60 ans, entre ses débuts à Chicago en 1956 dans Il Trovatore et ses dernières productions des années 2010… Telles sont quelques données de la carrière du Maestro Bruno Bartoletti, décédé le 9 juin à Florence, à la veille de son 87e anniversaire. Sa discographie est imposante avec notamment un Trittico pour Decca avec Mirella Freni et Leo Nucci, des enregistrements live très nombreux (Roberto Devereux à Venise en 1972 avec Montserrat Caballe) et des captations DVD comme celle d’Andrea Chenier avec Corelli et Piero Cappuccilli. Bruno Bartoletti aura dirigé les plus grands… mais pas à Paris puisqu’il n’aura jamais été invité à La Bastille.
Laissons d’ailleurs parler les artistes qui, sur leurs pages Facebook, ont laissé filtrer leur émotion : Samuel Ramey a rappelé qu’ils avaient beaucoup travaillé ensemble à Chicago et au Maggio musicale ; Nicola Alaimo a regretté pour sa part ne jamais avoir eu cette chance, un projet d’Heure espagnole à Ancona étant tombé à l’eau ; le ténor Frank Lopardo a remercié le maestro pour avoir « cru en lui » ; pour Suzanne Mentzer, Bartoletti était « d’un autre âge » et d’une grande générosité et Susan Graham a renchéri sur la page de sa collègue ; Fabio Capitanucci a lui aussi souligné qu’il avait beaucoup appris à son contact. Ses obsèques auront lieu cette semaine dans la banlieue de Florence. [Hélène Mante]