Tout le monde a remarqué que ces derniers mois, trois publicités télévisées (un café, un parfum et une voiture), passant même parfois à la suite, utilisaient en fond sonore Casta Diva. L’exemple est loin d’être unique, et Carmen – entre autres – en a également souvent fait les frais. De fait, ce sont 35 % des musiques « publicitaires » qui sont empruntés à la musique classique et à l’opéra, et l’on ne peut donc rester insensible à ce déferlement qui induit nombre de questions. Un ouvrage savant de Samuel Mayol (enseignant entre autres à l’université Paris 13 et à l’IUT de Saint-Denis) y répond largement. Son petit livre est un manuel ou un aide mémoire à l’intention des étudiants plus qu’un ouvrage destiné au grand public. Fait d’analyses et de synthèses, sans être illustré d’exemples précis, il a néanmoins pour mérite de faire le point sur la recherche antérieure dans le domaine, tout en apportant de nouveaux éléments intéressants de recherche fondamentale. Sans répondre encore à toutes les questions que l’on se pose, l’ouvrage concrétise néanmoins une avance significative dans ce type d’études consacrées plus aux techniques de commercialisation et à l’influence de la musique sur l’auditeur – acheteur potentiel – qu’à la musicologie. [JMH]
Samuel Mayol, La musique classique publicitaire : l’influence de la musique publicitaire sur le comportement du consommateur, Editions universitaires européennes, Sarrebruck, 2010. 129 pages, environ 45€.