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Pendant 60 jours à compter du 1er janvier 2013, on peut assister sur medici.tv au concert de gala annuel du Berliner Philharmoniker avec Cecilia Bartoli en invitée soliste. La belle affaire ! Depuis le temps, on commence à connaître la chanson. D’autant que le programme fait la part belle à Haendel : l’aria d’Adelaide dans Lotario « Scherza in mar la navicella », l’aria d’Agilea dans Teseo « Ah che sol … Mʼadora lʼidol moi », , l’aria de Melissa dans Amadigi di Gaula « Desterò dall’ empia Dite » et, tarte à la crème de ce genre de récital, l’air du Plaisir dans Il Trionfo del Tempo e del Disinganno « Lascia la spina ». Rien de nouveau sous le soleil ! Ce serait mésestimer l’art de la diva romaine qui en quelques mesures réussit une fois de plus à nous subjuguer. Il y a bien sûr cette virtuosité spectaculaire qui se régale des vocalises haendéliennes comme le Pac-Man des pac-gommes mais pas seulement. Il y a la pulpe d’un timbre qui en cette Saint-Sylvestre 2012 a conservé toute sa fraîcheur. Il y a l’inévitable changement de robe après l’entracte. Il y a la direction jubilatoire de Simon Rattle à la tête d’un Berliner Philharmoniker radieux. Il y a la trompette de Gábor Tarkövi et le hautbois de Jonathan Kelly qui dans Amadigi di Gaula rivalisent de sonorités enivrantes sans le moindre faux pas, ce qui n’est pas toujours monnaie courante. Il y a un système de navigation qui permet d’enjamber les extraits symphoniques des Boréades et les danses de Brahms et de Dvořák pour aller directement à l’essentiel. Bref, il y a toutes les raisons de bien commencer l’année en musique. [Christophe Rizoud]