Hier soir, à l’occasion d’un concert dans le cadre du festival Présences, le public français a pu (re)découvrir les Quatre instants de Kaija Saariaho, dans leur nouvelle version pour orchestre de chambre.
Composés pour Karita Mattila, la version de chambre de ces Instants permettait peut-être à des voix plus légères de s’emparer de l’œuvre (bien que Barbara Hannigan en ait déjà fait qu’une bouchée avant). Mais malgré le soin dans l’instrumentation apporté par la compositrice, Marisol Montalvo peine à se faire entendre dans le Studio 104 de Radio France. Les notes aiguës, non vibrées et piano sonnent à merveille mais dès qu’il s’agit d’y mettre un peu de corps, la projection se révèle plutôt insuffisante. Ajoutez à cela une diction française brumeuse, et c’est aussi le texte (d’Amin Maalouf, tout de même) qui se perd dans les méandres de l’orchestre. Heureusement que le Secession Orchestra sous la direction de Clément Mao-Takacs fait sonner la partition presque comme s’il s’agissait d’un véritable orchestre.
Autour de l’œuvre de la compositrice finlandaise se greffaient celles trois autres compositeurs. Après Beasts de Davor Branimir Vincze, dont on ne retient pas grand chose viennent de très poétiques Litanies nocturnes de Florent Motsch.
La deuxième partie du concert était consacrée à Ophelia/Tiefsee de Juha T. Koskinen, un mélologue (oui) pour comédien, alto solo et ensemble dont on retiendra surtout la performance (trilingue) de l’acteur Thomas Kellner et la mise en scène amusante et originale d’Aleksi Barrière.