Le Crépuscule des dieux, vue d’ensemble
Ovation debout pour la fin du Ring à l’Opéra Bastille, soirée qui marquait également la conclusion d’une saison 2012-2013 pour le moins avare en grandes soirées. Les hourra sont revenus en premier lieu à Philippe Jordan et ses musiciens : on pourra chipoter sur des cuivres souvent approximatifs ; le niveau qu’ils atteignent ensemble, la tension que le directeur musical insuffle au Crépuscule des Dieux valaient à eux seuls que l’on se lève ! On notera, à côté de la rougeoyante Sophie Koch, la clameur montant à l’arrivée au rideau de Matti Salminen, immense Hagen, et la gêne polie lorsque s’avance Torsten Kerl, pourtant très loin d’un mauvais Siegfried. On doutera, enfin, à glisser son oreille parmi les spectateurs, que ces applaudissements visaient autre chose que les qualités musicales du spectacle. Pourtant, jamais la mise en scène de Günter Krämer, débarrassée de la charge polémique de sa création, n’aura été aussi aiguisée, efficace, stimulante. D’autant que servie par des acteurs vivant, évoluant, baignant dans la même eau depuis janvier dernier et les premières représentations de L’Or du Rhin, circulait ce soir quelque chose comme un esprit de troupe. [Maximilien Hondermarck]