« Que pensez-vous de la place des femmes dans la musique aujourd’hui ? » A partir de cette question qu’on lui a posée à de multiples reprises, l’artiste italienne Margherita Vicario a décidé d’écrire et réaliser son premier film Gloria, en salle le 12 juin prochain. Une plongée dans la Venise du XVIIe siècle au sein d’un orphelinat et conservatoire où le destin d’une jeune pensionnaire dotée d’un don musicale tout particulier sera bouleversé par la découverte d’un piano forte et la visite du nouveau Pape au sein de l’institution dirigée par un prêtre douteux et en mal d’inspiration.
En s’inspirant indirectement du Marie-Antoinette de Sofia Coppola, Gloria soulève de nombreuses questions dont celle de la place des femmes dans l’Italie de l’époque. Pour Margherita Vicario, le mystère reste entier : pourquoi si peu de musiciennes et compositrices de l’époque ne sont pas entrées dans l’Histoire de la musique ? A travers cette fable où la musique classique côtoie la musique italienne d’aujourd’hui par un anachronisme particulièrement séduisant, le film propose un voyage dans le temps et installe au fil de son intrigue un jeu de miroir subtil qui interroge à la fois notre passé et notre présent. Qui étaient et où sont passées ces femmes nobles, ou orphelines, qui étudiaient la musique seulement pour la gloire de Dieu ? Pourquoi ont-elles été réduites en silence et si peu de recherche entreprises depuis ? Comment une jeune musicienne peut-elle réussir à faire sa place dans un monde trop sclérosé et encore trop masculin ? Autant de questions soulevées par ce film imaginatif, qui attendent une réponse probablement enfouie dans les instruments de l’époque et qui ne cherchent qu’à éclore…