Alors qu’il vient d’ajouter Otello de Verdi à son répertoire, Francesco Meli remet sur la table le sujet délicat du « blackface » à l’opéra. Dans une interview au Giornale, le ténor déplore que le metteur en scène, Fabio Ceresa, ait voulu Otello blanc : « c’est un choix avec lequel je ne suis pas d’accord parce que l’origine géographique d’Otello et donc la couleur de sa peau ont une valeur dramaturgique ; la thèse est que le blanc Iago soit le méchant qui va inciter Otello à commettre un crime ».
Si Francesco Meli se réjouit que l’opéra ne soit plus une « chose momifiée », qu’il y ait « plus d’empathie entre la scène et le public », il déplore que le genre ait perdu les « connotations de son identité » au contraire de la comédie musicale et du ballet : « Quand on va voir Le Lac des cygnes de Tchaïkovski, on veut voir les cygnes, les plumes, tout comme personne ne rêve du Fantôme de l’Opéra dans le Bronx ou dans une décharge. « Le paradoxe, c’est que nous nous sommes ouverts au dialogue avec le public, mais que nous le perdons. », conclut-il.
C’est précisément avec Otello de Verdi qu’en 2015 à New York qu’avait surgi la première controverse d’importance autour du « blackface ». Pour se faire sa propre opinion sur la question, on peut (re)lire l’article consacré au sujet dans notre dossier sur la cancel culture.