Homme de lettres, de cinéma, de télévision… Homme de culture plus largement, au point d’en avoir exercé la fonction de ministre du 23 juin 2009 au 16 mai 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Son livre, La Récréation (Robert Laffont, 2013) fait le récit de ces presque trois années passées rue de Valois. Là, il affronta la question de l’opéra dans sa dimension politique et institutionnelle. « Mon rôle de ministre de la Culture était d’aller à l’encontre du repas des fauves, même si certains ricanaient à mon endroit. », confiait-il à Roselyne Bachelot en 2015 dans le « chaleureux bric-à-brac » de son appartement du Faubourg Saint-Germain aux « murs couverts de tableaux, de photos, de dessins ».
Son amour de l’opéra ne se limitait pas à l’adaptation en 1995 de Madame Butterfly pour le grand écran. Bien que disant manquer de connaissances sur le sujet (ce que ses propos démentent), il n’avait cessé d’explorer le genre depuis un certain Tannhäuser en 1967 chanté par Régine Crespin et Rita Gorr – « Ce fut un choc. La puissance insolite de ce que je découvrais m’emporta. […] Et par la suite, petit à petit, je me suis construit une culture musicale, Mozart, Verdi et finalement Wagner, sans que jamais les découvertes ne remplacent les précédentes mais les enrichissent. ».
L’aveu de son opéra préféré est le marqueur de sa personnalité : Le Chevalier à la rose. Esprit raffiné et libre, abreuvé de références, dandy par son refus d’un certain conformisme, ennemi « du mauvais goût et de la bêtise », Maréchale à sa manière, conscient du temps qui passe et nostalgique d’un monde d’hier dont il aimait raconter les grandes destinées d’une voix nasillarde et traînante. Telle celle des grands chanteurs disparus, cette voix reste dans notre mémoire.