A l’heure où les maisons de disques ne savent plus à quel saint se vouer, et où elles attendent le miracle qui leur fera vendre des millions d’exemplaires, il est assez logique qu’elles cherchent le sauveur dans les monastères. C’est à Assise que Decca a déniché un moine franciscain nommé Alessandro Brustenghi qui, outre son travail de charpentier, a aussi un timbre de ténor lyrique. Né en 1978, ce trentenaire aux goûts éclectiques (il se reconnaît deux grands modèles, Bach et Michael Jackson) a dû prendre l’avion pour la première fois de sa vie afin d’aller enregistrer dans les légendaires studios d’Abbey Road un disque, de musique sacrée évidemment. Au programme, le Panis Angelicus de César Franck, le Tantum ergo de Bellini, l’Ave Maria de Schubert, le Cantique de Jean Racine de Fauré, parmi une dizaine de pièces du même style. Après son ténor aveugle, Decca a maintenant son ténor moine. Souhaitons que ses qualités musicales évoquent plus Sœur Marie Keyrouz que Sœur Sourire. [Laurent Bury]
Frère Alessandro, la voix d’Assise, Decca, sortie le 15 octobre