En septembre dernier, le festival de Wexford proposait la résurrection scénique de l’opéra de Félicien David Herculanum, recréé à Versailles en 2014, et il se murmure que les Irlandais auraient maintenant des vues sur Dante de Benjamin Godard, que l’on également pu réentendre grâce au Palazzetto Bru Zane. En mai, l’opéra de Leipzig propose une production avec décors et costumes de Cinq-Mars de Gounod, autre redécouverte récemment permise par le Centre de musique romantique française, avec à nouveau Mathias Vidal dans le rôle principal. N’y aurait-il pas comme un léger problème ? Qu’attend-on encore en France ? Faudra-t-il, comme jadis pour Berlioz, ou comme aujourd’hui pour Meyerbeer, que nos voisins européens nous montrent l’exemple, en s’intéressant bien davantage à notre patrimoine musical que nous ? Heureusement, le bicentenaire de la naissance de Gounod laisse présager quelques réjouissances nationales, et l’Opéra-Comique s’emploie à redonner vie à ces œuvres négligées, mais il reste beaucoup à faire et il serait peut-être temps que les directeurs de théâtre et le public de notre pays se montrent moins frileux en matière de répertoire français.
Cinq Mars à l’Opéra de Leipzig, les 20 et 27 mai et le 11 juin, puis le 20 janvier, le 11 février et le 11 mars 2018