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Grace Bumbry, d’une grâce infinie…

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Brève
8 mars 2012
Grace Bumbry, d’une grâce infinie…

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Pour son retour sur la scène du Châtelet, le 6 mars, Grace Bumbry a choisi d’offrir au public parisien un programme inattendu, presque exclusivement consacré à la chanson, à travers quelques-uns des « standards » internationaux les plus célèbres du dernier demi-siècle. Très élégante, dans une somptueuse robe mauve, la cantatrice, qui vient de fêter ses 75 printemps, est accueillie à son entrée par une chaleureuse ovation. La première partie, qui fait la part belle aux succès américains, puise dans le répertoire de  Barbra Streisand, Diana Ross, Aretha Franklin, Dionne Warwick, Shirley Bassey ou Luther Vandross et mêle musiques de films («Memories » extrait de The way we were), morceaux de comédies musicales (« Send in the clowns », tiré de A Little night music de Stephen Sondhein), et tubes incontournables, comme « Will you love me tomorrow » de Carole King, récemment repris par Amy Winehouse. Grace Bumbry interprète ces pages avec un chic et une séduction incomparables, soutenue par le piano de Kevin McCutcheon et la guitare de Wim Hoogewerf. Peu sollicitée dans l’aigu, la voix, discrètement sonorisée, est demeurée intacte avec ce timbre cuivré, riche en harmoniques et ce grave profond reconnaissable entre mille. La seconde partie s’ouvre avec trois negro-spirituals et se poursuit avec notamment « Caruso » de Lucio Dalla dont Bumbry livre une interprétation particulièrement émouvante, « Grande, grande, grande », de Tony Renis (immortalisé par la chanteuse italienne Mina) et « My Way » (abusivement attribuée à Paul Anka dans le programme). Au final, un bouquet de chansons aux teintes automnales, centrées sur la nostalgie du temps qui passe comme « Hier encore, j’avais vingt ans » de Charles Aznavour que la cantatrice a dû reprendre à cause d’un trou de mémoire, non sans avoir fait remarquer que « Ce sont des choses qui arrivent quand on vieillit. » Deux bis, dont « Del cabello más sutil » de Obradors, admirablement phrasé, concluent la soirée et l’on quitte la salle encore sous le charme de cette voix envoûtante sur laquelle le temps semble n’avoir pas de prise. [CP]

 

 

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