Un opéra au service d’une noble cause ? Oui mais pas n’importe quelle cause : les enfants en danger au bout du monde. Et pas n’importe quel opéra : Norma, qui plus est interprétée par des artistes d’exception : Edita Gruberova, Sophie Koch, Massimo Giordano… Le concert était organisé par l’association ColineOpéra mardi soir, 20 décembre, Salle Pleyel. On s’attendait à vivre une soirée pas comme les autres et on a été servi. Qu’Adalgise et Pollione ne soient pas exactement dans les cordes de Sophie Koch et de Massimo Giordano ne surprendra personne. Les deux chanteurs ont su transcender leur vocalité pour proposer mieux qu’une interprétation : une incarnation. Dans son genre, Edita Gruberova fait encore plus fort. Que Norma ne soit pas inscrite dans ses gènes relève là aussi de l’évidence. Les efforts déployés par cette Zerbinetta de légende pour se transmuer en druidesse bellinienne n’en sont que plus impressionnants. Gruberova ose tout, se permet tout : les intonations les plus audacieuses, les poitrinages les plus expressifs, même le sprechgesang ! Bellini doit se retourner dans sa tombe mais ça marche ! Le public finit le concert debout. Quant a ceux qui ont été moins convaincus par les exploits de la soprano slovaque, ils se consoleront en se disant qu’ils ont fait une bonne action. Les bénéfices du concert sont entièrement reverses à la Chaîne de l’Espoir, à la fondation MVE et à Toutes à l’école, ainsi que l’explique en préambule Jean-François Galliot, fondateur et président de ColineOpéra. Prochain rendez-vous donné par l’association : un récital de June Anderson à Metz le 26 juin 2012, en attendant Le Roi d’Ys, avec – on croise les doigts – Sophie Koch en Margared. Dons et informations sur www.colineopera.org. Christophe Rizoud