Belle initiative, de la part du Guardian, que de demander à un aréopage de mezzo-sopranos en exercice laquelle, parmi leurs ainées, a été la plus inspirante. Un consensus très clair semble se dessiner autour de la personnalité de Janet Baker, qui est le choix de trois de ses cadettes. Christine Rice, par exemple, confesse qu’en écoutant le Rape of Lucretia de Baker, sa colonne vertébrale s’est littéralement mise à trembler, alors que Frederica von Stade admet qu’en l’entendant la première fois, sa bouche s’est ouverte de stupéfaction. Sarah Connolly ponctue sobrement : « c’est une icône des 20 et 21e siècles, sans qui ma vie serait tout simplement moins joyeuse ». Joyce DiDonato, elle, donne la palme à sa compatriote Frederica von Stade en précisant qu’elle est la seule artiste capable de faire ressentir à la fois de la tristesse et de l’hilarité dans une seule et même phrase musicale. Anne-Sofie von Otter, enfin, nous rappelle quelle chanteuse cérébrale fut Christa Ludwig, par cette formule que l’on fera nôtre : brain, voice and personality go hand-in-hand. (HM)
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