Les huées, si désagréables soient-elles pour les chanteurs, les musiciens et le reste du public, font malheureusement partie de la culture du spectacle vivant. Hier soir à Bastille, pour la première représentation de Tristan et Isolde, c’est la soprano américaine Mary Elizabeth Williams qui en a fait les frais, elle qui faisait avec Isolde ses débuts sur la scène parisienne. Sans attendre que le spectacle ne soit terminé, quelques sifflets ont retenti dès la fin de l’acte II, tandis qu’un « bouh » a très irrespectueusement rompu le silence juste après le Liebestod … Puis, le chahut a repris durant les applaudissements finaux.
La chanteuse ne cumulait pas ce soir prise de rôle et débuts à l’Opéra de Paris, mais c’est tout comme, puisqu’elle n’a chanté sa toute première Isolde qu’il y a quelques mois à l’Opéra de Seattle. Il faut toutefois souligner que les applaudissements et les « bravos » pour Mme Williams se sont, aussi, largement fait entendre au cours de la soirée, signe d’une performance très appréciée par le plus grand nombre.
Rappelons enfin que les plus grands chanteurs se font fait huer au cours de leur carrière, et si les sifflets font partie des risques du métier, ils sont évidemment très souvent mal vécus par les intéressés. Une désapprobation peut certainement s’exprimer d’une manière plus respectueuse et constructive !