C’est ce qu’on appelle la loi des séries. Mardi soir dernier, la représentation de L’Elisir d’amore était commencée depuis à peine une heure quand l’alarme incendie s’est déclenchée en plein premier acte. Comme aux sombres heures du Blitz, les spectateurs ont évacué la salle avec un flegme typiquement britannique. Fort heureusement, l’alerte s’est révélée erronée et le spectacle a pu reprendre après une longue pause. Seul bémol : les habitants des banlieues, ou des villes proches comme Oxford, n’ont pu attendre la fin du dernier acte, faute d’offre de transports en commun en fin de soirée. Cette contrainte locale oblige le Royal Opera à ne jamais dépasser 22h30 pour la fin d’une représentation.
Deux jours avant, alors que la dernière représentation de la saison de Don Carlo devait avoir lieu, Kristin Lewis, interprète du rôle d’Elisabetta, a dû être hospitalisée quelques heures avant le début du spectacle. Dans l’incapacité de trouver une remplaçante, le Royal Opera a choisi de donner une version écourtée du monumental ouvrage verdien, sans les scènes où elle devait apparaître, en complément du remboursement intégral des spectateurs. Les artistes ont ainsi interprété des extraits des actes I et II devant le rideau, puis l’acte III intégral, en version scénique cette fois. Au total, le spectacle n’aura duré que 80 minutes environ. Nous formulons tous nos vœux de prompt rétablissement à Kristin Lewis.