Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que le torchon brûle. Un mois après son départ, Jean-Louis Pichon a dénoncé les projets de la municipalité de Saint-Etienne pour son Opéra-Théâtre, dans lesquels il voit la « mort programmée » de l’art lyrique. La volonté du nouveau maire socialiste, Maurice Vincent, est de faire de l’Opéra-Théâtre une « maison de création et de diffusion généraliste conservant un noyau de programmation lyrique mais ouverte à une diversité de créateurs et abondée par une offre pluridisciplinaire ». Bref, bouter l’art lyrique hors de la Loire. Une dérive populiste que dénonce Jean-Louis Pichon : « Le nouveau projet, pluridisciplinaire, est celui d’une scène nationale de 40.000 à 50.000 habitants, on revient 25 ans en arrière ». Un goût amer dans la bouche de celui qui dirigea l’Opéra-Théâtre de Saint-Etienne pendant 25 ans justement et qui porta sa renommée au-delà des frontières, à travers le Festival Massenet notamment : Je considère que j’ai été poussé à partir, je n’ai pas démissionné de gaieté de cœur ». Quelque 150 membres de l’orchestre et des chœurs de l’Opéra-Théâtre ont manifesté dimanche sur scène leur inquiétude quant à l’avenir de la maison. Nous nous associons à eux.