« Le talent et le charme » titrait le mois dernier notre confrère Christian Peter à propos du récital de Joyce DiDonato au TCE (voir recension). Ce sont les mêmes mots qu’appelle son festpiel-liederabend à Munich le 14 juillet dernier avec un programme identique dont l’éclectisme trouve sa justification à travers Venise. Même programme donc dans le même ordre, exception faite d’une aria de Vivaldi (« amato ben »), coupée pour cause de pharyngite (« j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle », explique en préambule la cantatrice, « la mauvaise, c’est que j’attrapé froid en début de semaine, la bonne c’est que je suis quand même là »). Même partenaire de haute volée (David Zobel dont l’accompagnement sait épouser l’hétérogénéité des styles). Mêmes robes (rouge en première partie – framboise sous les lumières de ce joyau art nouveau qu’est le Prinzregententheater -, bariolée après l’entracte). Même bis, excepté le rondo de La Cenerentola, toujours à cause de ce mauvais rhume (Joyce DiDonato s’en excuse longuement). Même art de la composition, même richesse d’intention, même imagination pour varier les couleurs et les effets, même émotion. Le reste est affaire de préférence. Le français dans les cinq mélodies de Fauré est trop imprécis. Schubert ne s’inscrit pas naturellement dans cette voix dorée au soleil de l’Italie mais Schumann crée la surprise en offrant à la cantatrice deux occasions de donner libre cours à son sens du théâtre. Michael Head, oui, trois fois oui. Ses Three Songs of Venice sont des polaroids délicats dont on voudrait renouveler l’écoute. Reynaldo Hahn en dialecte vénitien évidemment. Vivaldi absolument, en ouverture de programme comme en clôture, avec cet air de Bajazet, « Sposa son disprezzata », intimement vécu, qui figurera – ô bonheur ! – dans le prochain album de Joyce DiDonato, Drama Queen. Et Rossini enfin dans lequel Joyce DiDonato expose avec brio ce talent et ce charme que nous lui reconnaîssons tous. Les traits dont elle émaille les Tre Canzonette in dialetto veneziano révèle la technicienne accomplie. Plus encore, le plaisir évident avec lequel elle joue autant qu’elle chante ces trois péchés de vieillesse, comme d’ailleurs chaque pièce de ce programme vénitien, est contagieux. Christophe Rizoud
Joyce DiDonato, le talent et le charme à Munich aussi
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Brève
16 juillet 2012
Joyce DiDonato, le talent et le charme à Munich aussi
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