Grâce à l’ensemble Le Balcon, l’Athénée – Théâtre Louis-Jouvet place toute sa fin de saison sous le signe de la musique vocale contemporaine. Ce sera en mai et juin le tour de Salvatore Sciarrino et de Michaël Levinas, mais pour le moment, Maxime Pascal avait décidé de rendre hommage au compositeur de musique spectrale Gérard Grisey (1946-1998), les 27 et 28 mars. En première partie de ce concert, les musiciens proposaient une création due au compositeur colombien Pedro Garcia-Velasquez, Théâtre acoustique II, fête dans le vide. La jeune soprano Léa Trommenschlager, qu’on avait applaudie sur cette même scène dans Ariane à Naxos, était l’interprête de ce monodrame sur un texte en vers dans lequel Alexandre Salcède évoque un fait divers particulièrement sordide (une femme ayant vu son amant viole sa fille le poignarde et le dépèce) ; malheureusement, cette composition un peu longuette ne lui permet pas vraiment de déployer tout son talent. En deuxième partie, au contraire, les Quatre chants pour franchir le seuil s’affirment tels que les présentait Maxime Pascal, comme un des chefs-d’œuvre de la musique de notre temps, avec une variété d’atmosphères et de couleurs qui impose l’admiration, et qui offre à Julie Fuchs une nouvelle occasion de briller, dans un répertoire où ne l’attendaient pas forcément ceux qui l’avaient vue dans Ciboulette à l’Opéra Comique.
Concert Le Balcon, direction musicale Maxime Pascal, les 27 et 28 mars 2015 à l’Athénée – Théâtre Louis-Jouvet