L’Orchestre de Paris accueille en ce mois de septembre son nouveau directeur musical en la personne du talentueux Paavo Järvi, fils de Neeme Jarvi. Pour inaugurer son mandat, mercredi 15 et jeudi 16 septembre à 20h à la Salle Pleyel, le chef estonien a conçu un programme d’une remarquable pertinence et d’une grande richesse, ne serait-ce que par la rareté des œuvres présentées. Tout d’abord, le superbe « poème dansé » La Péri de Paul Dukas, conçu à l’origine pour les Ballets Russes de Diaghilev, puis la symphonie vocale Kullervo, chef-d’œuvre absolu du jeune Sibelius. On notera l’hommage à la France (et l’Orchestre de Paris, qui joua La Péri lors de son premier concert en 1968) et l’ouverture vers un répertoire inhabituel et insuffisamment cultivé par les phalanges françaises (rendons cependant hommage à Jacques Mercier, l’un des rares chefs à programmer chaque saison du Sibelius avec son Orchestre National de Lorraine) ainsi que le rapport entre les deux œuvres contant toutes deux l’épopée de deux héros, l’un réel (Alexandre le Grand), l’autre mythologique (Kullervo).
Ce qui fait également le prix de ce concert, c’est bien entendu Paavo Jarvi qui a gravé, selon nous, la version de référence de Kullervo (dont Virgin ressort pertinemment le CD) à la tête de la formation dont il était le principal chef invité auparavant, le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra. Il fait venir à Paris le même chœur que pour son enregistrement, le merveilleux Chœur National d’hommes d’Estonie, qui se joindra au chœur masculin de l’Orchestre de Paris.
Les parties solistes seront tenues par Soile Isokoski et Juha Uusitalo. Dernier rapport entre ces deux œuvres : elles ont failli finir au feu, les deux compositeurs doutant soudainement de la valeur de leur partition. Dieu merci, ils n’en firent rien !
À noter que ce concert sera diffusé en direct mercredi 15 septembre à 20h sur France Musique et sur internet par Arte Live Web et orchestredeparis.com. Le concert sera ensuite accessible en différé jusqu’au 15 novembre 2010.
À noter encore que Jarvi continuera dans la rareté en dirigeant Tapiola, dernière œuvre de Sibelius et partition phare du XXe siècle, et la Sixième symphonie de Prokofiev, âpre et splendide partition, le 10 novembre à la salle Pleyel. Plus d’informations sur le site de la Salle Pleyel. [PEM]