Les frontières entre le chant comme forme artistique et le chant comme outil de dévotion ont toujours été ténues ; en témoignent les nombreuses œuvres, dans la tradition chrétienne, adossées à la liturgie. Nous sommes ici en 2014, à la Synagogue de Park Avenue (New York), le cantor Azi Schwartz entonne le Kaddish avec une virtuosité vocale étourdissante et des effets qui semblent relever de la pure tradition belcantiste. Récemment, le film « La Conspiration du Caire » de l’égyptien Tarik Saleh avait souligné, dans une scène étourdissante, l’importance de la voix dans l’appel du muezzin. Nombre de grands chanteurs d’opéra ont trouvé leur vocation en officiant comme cantor, c’est le cas – par exemple – de Joseph Schmidt, de Robert Merrill ou encore de Richard Tucker.