Constitué fin 2014, le collectif « Colère lyrique » voulait à l’origine protester contre l’emploi par la très subventionnée Philharmonie parisienne de choristes bénévoles (voir la brève du 29 décembre dernier). Depuis, le mouvement a élargi ses protestations à l’emploi en général de choeurs amateurs dans un cadre professionnel.
Une de ses responsables témoigne : « Les chœurs amateurs sévissent toujours sans scrupule à la Philharmonie de Paris. Pour Jeanne au bûcher, avec le Chœur de l’Orchestre de Paris, certaines places étaient vendues 90 euros. Et le 3 mars, au ministère, une première réunion a eu lieu afin de légiférer sur les pratiques amateurs. Le texte martyr initial du ministère souhaitait autoriser trente spectacles avec amateurs par structure et par an… Ce qui équivaut hélas aujourd’hui à deux saisons complètes d’opéra en maison ! Nous espérons vivement que notre action et celle des syndicats permettront d’empêcher pareil drame, qui signerait l’arrêt de mort de notre profession, et sans doute d’autres professions artistiques. En attendant, les signatures de la pétition se multiplient – nous en sommes presque à 3 500 […] Nous avons écrit à l’inspection du travail – la CGT l’avait fait également – et avons envoyé une lettre ouverte aux ministères de la Culture et du Travail ».
Dans cette lettre, « Colère lyrique » pointe la divergence entre une politique culturelle encourageant la professionnalisation des chanteurs et le recours fréquent à des choristes amateurs bénévoles, avec en conclusion une question qui tombe sous le sens : à quoi bon étudier la musique et se perfectionner en technique vocale si la seule issue de ces études est le chômage ?