C’est, peut-être avant tout, l’auteur de Written on skin, créé au Festival d’Aix-en-Provence en 2012 et repris un peu partout en Europe. On oublie qu’avant cette création, il y en eut une autre, reposant également sur un livret du génial Martin Crimpl : Into the Little Hill, œuvre plus modeste d’envergure mais d’un très grand intérêt musical. Depuis, George Benjamin a écrit Lessons in love and violence, toujours avec Martin Crimp. Il figure parmi les compositeurs d’aujourd’hui qui s’expriment le moins volontiers. C’est au sensitif que s’intéresse Armelle Babin dans son ouvrage qui vient de paraître chez Garnier Classique « Écrire un opéra au xxie siècle : La démarche sensitive de George Benjamin », un opus qui permettra peut-être de découvrir tout ce qu’on ne sait pas de ce géant taciturne.
Après avoir défini le sens-sensible de l’art et de la musique, l’ouvrage montre comment la démarche sensitive est au cœur de la création lyrique contemporaine dans les opéras de Philippe Boesmans, Peter Eötvös, Kajia Saariaho et Ana Sokolović, et plus particulièrement dans Written on Skin de George Benjamin.