L’événement lyrique de cette fin de saison, en Belgique, ce n’est pas la Manon de June Anderson à Liège (faute de June Anderson) mais bien Il Trovatore, de Giuseppe Verdi, visité par le pétillant Dmitri Tcherniakov (lire notre interview) et dirigé par Marc Minkowski à La Monnaie. Le monde entier se demande, bien sûr, ce que Dmitri Tcherniakov tirera d’une pièce construite sur un livret qu’il n’est pas injurieux de qualifier d’indigent : une gitane dérobe le bébé du tyran local et pour se venger de l’oppression dont elle est victime, décide de le jeter dans les flammes. Malheureusement, à la faveur d’un instant de distraction, c’est son propre bébé qu’elle immole par le feu. Cette bourde sera à l’origine d’une série de turpitudes qui, bon an mal an, causera bien du tracas à tous les personnages de l’intrigue.
Il est difficile de dire, à quelques heures de la première si la lecture de Tcherniakov convaincra le public bruxellois, mais les pompiers belges ont d’ores et déjà fait preuve de l’habituel sens de l’humour qui caractérise nos amis d’outre-Quiévrain en évacuant l’entièreté du public en pleine répétition générale. Un exercice d’incendie pendant le Di Quella Pira, ce n’est pas de l’humour belge, une fois ? (HM)