A 78 ans passés, Montserrat Caballé n’a pas tout à fait abandonné la scène. Elle a annoncé vouloir attendre son quatre-vingtième anniversaire, en 2013, pour raccrocher les gants. On peut donc la retrouver épisodiquement pour des récitals de mélodies, comme ce fut le cas à Vienne le 22 juin dernier. Elle sera aussi de retour dans sa Catalogne natale, d’abord au festival de Peralada le 17 juillet où elle côtoiera Roberto Alagna et Placido Domingo, puis au Liceu de Barcelone le 2 janvier 2012. Que faut-il attendre de telles retrouvailles ? Pourra-t-on échapper à ce petit goût triste et amer qui reste dans la bouche de ceux qui – par curiosité malsaine ou par sincère admiration – se sont risqués à l’une de ces « tournées d’adieux » ? On voudrait gommer le poids du temps, enrayer la sénescence : en vain bien sûr. Alors, à quoi bon se déplacer ? A cela une seule réponse : il faut aller voir Montserrat Caballé pour son sourire. Bien plus efficace que la luminothérapie, prenez votre billet pour une montserrat-thérapie, et goûtez à ce sourire. Ce sourire qui dit tout de l’opéra et tout du reste, qui transmet ce que la voix ne peut plus transmettre. Celui-là n’a pas changé. [MH]