Dix ans déjà ! Inaugurée en janvier 2015, la Philharmonie de Paris fêtera sa première décennie au cours de la saison qui sera dévoilée sur son site internet le 22 mars. Une célébration fil rouge, qui sera marquée par plusieurs concerts-événements mais n’occultera pas d’autres commémorations, également très attendues : citons notamment les 150 ans de la naissance de Maurice Ravel, dont le Boléro fera l’objet d’une exposition, et les 100 ans de Pierre Boulez.
A la tête depuis 2021 de cette « institution unique au monde par sa transversalité, abritant des salles de concerts, un orchestre, un musées, des lieux d’exposition, des espaces d’éducation, des éditions, une salle numérique », Olivier Mantei s’est félicité, lors d’une présentation à la presse ce 19 mars, d’un bilan qui s’éloigne progressivement des difficiles années Covid. La fréquentation de la Philharmonie en 2023 a ainsi atteint son plus haut niveau depuis 2019, avec près d’un million et demi de spectateurs et un taux de remplissage des concerts de 89%. Un succès qui permet à la Philharmonie de financer 60% de son budget de 120 millions d’euros sur ses recettes propres, et de proposer, lors de la saison à venir, près de 450 concerts.
L’Orchestre de Paris, à domicile, les Arts Florissants, toujours en résidence, y côtoieront quelques unes des plus fameuses formations européennes (dont la Staatskapelle de Dresde, pour la première fois in loco), sans que les grandes voix soient oubliées : pièces choisies dans cette vaste programmation, citons un concert commun entre Roberto Alagna et Ludovic Tézier, un autre entre Diana Damrau et Jonas Kaufmann, la présence de Sabine Devieilhe (dans le Requiem de Brahms et dans celui de Fauré, mais aussi dans les plus légères Frühlingsstimmen de Johann Strauss fils), des récitals de Juan Diego Florez ou de Sonya Yoncheva,… Du côté de l’opéra, quelques classiques (une Traviata verdienne avec Rachel Willis-Sorensen, le Château de Barbe-Bleue de Bartok avec Asmik Grigorian et Matthias Goerne, un Orfeo de Gluck avec Cecilia Bartoli) voisineront avec des raretés (Der Kaiser von Atlantis, composé par Viktor Ullmann lors de sa détention au camp de concentration de Theresienstadt, la suite du cycle Licht de Stockhausen) et quelques curiosités (Siegfried de Wagner sur instruments d’époque, proposé par Kent Nagano et les forces conjuguées du Concerto Köln et du Dresdner Festspielorchester). Quant aux passionnés de choeurs, ils ne voudront pas manquer le spectacle proposé par les Arts Florissants sur le Répons des ténèbres de Gesualdo, ni la venue de la Los Angeles Master Chorale pour une soirée consacrée à Schütz régie par Peter Sellars, ni l’incursion de Klaus Mäkelä dans la Messe en si mineur de Bach, ni bien sûr la venue de Riccardo Muti à la tête de l’Orchestre National de France pour le Requiem de Verdi.