Comme Genève et Avignon, l’Opéra de Rouen a dû adapter sa programmation et son organisation à la pandémie.
La saison 2020-21 que Loïc Lachenal souhaitait profondément festive s’ouvre avec Tannhäuser, pour renouer avec la tradition wagnérienne de la salle normande. C’est en découvrant par hasard une photo d’une ancienne production que l’idée lui est venue d’installer l’orchestre au parterre en y recréant une « fosse » afin de maintenir sa programmation tout en respectant le protocole sanitaire. Cette nouvelle production signée David Bobée interrogera le rapport de la religion catholique au paganisme romain qu’elle a remplacé, opposant ainsi Vénus non plus à Elisabeth mais à la Vierge. Et surtout, la soprano française Catherine Hunold interprètera sur scène les deux rôles féminins aux côtés de Stefan Vinke et de l’étoile montante des barytons, Samuel Hasselhorn.
Le reste de la programmation est tout aussi alléchant avec la Clémence de Titus dirigée par le nouveau directeur musical de Rouen, Ben Glassberg, et les prises de rôle d’Adèle Charvet, Lucile Richardot et Nicolas Courjal dans Pelleas et Melisande aux côtés de Huw Montague Rendall. A noter aussi la création pour voix d’enfants d’Arthur Lavandier, L’Abrégé des Merveilles de Marco Polo, qui interrogera sur le voyage et l’absence, l’absence de la mère et la quête pour retrouver sa voix, et la création scénique Mon Amant de Sain- Jean, récital sur mesure de Stéphanie d’Oustrac courant du baroque aux années folles ainsi que les concerts de Sandrine Piau, Lea Deandre et Karine Deshayes.
La tradition du spectacle pour enfants est respectée cette année avec La Potion de Nemorino qui transpose l’Elixir d’Amour dans la chocolaterie de Charlie à la fin des années 30.