C’est le surintendant Carlos Fuortes qui l’a lui même annoncé dans un entretien accordé ce 8 octobre au Corriere della Sera : Aida n’ouvrira pas, le 27 novembre prochain, la saison 2014-2015 de l’Opéra de Rome. Non seulement la décision de Riccardo Muti de quitter la structure est bien irrévocable, mais la direction de l’opéra n’a même pas cherché à trouver un autre chef pour sauver ces représentations. Les lettres de licenciement des 182 artistes de l’orchestre et du choeur ont été envoyées ce même jour.
Pour les représentations de Rigoletto, ultime opéra de la saison 2013-2014, à partir du 21 octobre, Carlos Fuortes a indiqué que la moitié de l’orchestre serait composée de musiciens extérieurs au théâtre. Son objectif affiché, désormais, est de mettre à bas les « privilèges ayant conduit à une faible productivité et au clientélisme, au gaspillage et aux dettes permanentes, jusqu’à 30 millions d’euros » pour espérer redresser l’institution. Il n’aura pas la tâche facile, de nombreuses voix appelant d’ores et déjà à sa propre démission. Le calvaire du Teatro Costanzi se poursuit.
Dans cette ambiance noire, néanmoins, les personnels de l’opéra peuvent toujours compter sur le soutien appuyé – et bruyamment manifesté lors d’un récital Diana Damrau dirigé par Antonio Pappano ce 6 octobre – des artistes du choeur et de l’orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome, l’autre grande institution musicale de la capitale italienne.