« De toute part l’Italie veut s’imposer en France. La peinture, l’architecture, la parfumerie, la poésie et maintenant la musique ? Non, je vous assure, abandonnez cette folle idée et revenons à notre délicate musique française ». En 1626, l’opéra italien est encore loin de s’être acclimaté à Paris, où l’on préfère encore le ballet et les airs de cour. C’est dans ce contexte artistico-historique qu’Hélène Clerc-Murgier situe son nouveau roman policier, L’Affaire Chevreuse. Rien d’étonnant quand on sait que l’auteure est aussi la codirectrice artistique de la compagnie Les Monts du Reuil, pour laquelle elle a notamment mis en scène plusieurs opéras de Grétry. Dans ce roman, on rencontre brièvement les compositeurs Antoine Boësset et Etienne Moulinié, le luthiste François de Chancy, et l’imprimeur de musique Pierre Ballard. Et l’Orfeo de Monteverdi joue un (petit) rôle dans l’intrigue, même si les Parisiens ne semblent pas prêts à accepter la révolution qu’annonce cette œuvre : « Ces Italiens sont d’incorrigibles fanfarons. Ils pensent toujours que ce qui vient de leur beau pays va bouleverser l’univers, surtout dans le domaine des arts ». Ils n’avaient pourtant pas tort…
Hélène Clerc-Murgier, L’Affaire Chevreuse, Jacqueline Chambon Noir, février 2020, 23 euros