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Samedi 2 février, l’Opéra de Chemnitz donnera en première mondiale la « version originale révisée » de L’Africaine, sous le titre Vasco de Gama. On sait que l’œuvre ultime de Meyerbeer fut créée à titre posthume, le compositeur étant décédé alors que les répétitions venaient de commencer. Composée sur plus d’un quart-de-siècle, la partition avait été entreprise peu après Les Huguenots. Meyerbeer avait délibérément écrit plus de musique qu’il n’en fallait et prévoyait de couper, mais sa mort le 2 mai 1864 l’en empêcha. Face à un tel embarras de richesse, l’Opéra de Paris demanda au musicologue belge François-Joseph Fétis d’établir une partition jouable pour la création, qui n’eut finalement lieu que le 28 avril 1865. Initialement intitulée Vasco de Gama ou le Cap des tempêtes, L’Africaine va donc revivre telle que Meyerbeer l’aurait voulu, ou du moins telle que Jürgen Schläder l’a décidé pour son édition critique. Après avoir exhumé bien des raretés, de Nicolai, de Pfitzner ou de Schreker, le directeur de l’Opéra de Chemnitz, Bernd Helmich avait voulu offrir ce dernier cadeau à son public. Aux côtés de Bernhard Berchthold et de Claudia Sorokina, le chant français sera représenté par Pierre-Yves Pruvot dans le rôle de Nelusko. Heureusement, ces quelques quatre heures et demie de musique seront retransmises par DeutschlandRadio Kultur et enregistrées par l’indispensable label CPO. [Laurent Bury]
Vasco de Gama (L’Africaine), 7 représentations entre le samedi 2 février et le samedi 15 juin, Opéra de Chemnitz