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L’Amour de loin de New York sur grand écran

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Brève
12 décembre 2016
L’Amour de loin de New York sur grand écran

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Parfois taxé de conservatisme le Metropolitan Opera met pourtant régulièrement à l’affiche des opéras contemporains dont certains sont même diffusés dans les cinémas, souvenons-nous par exemple de Doctor Atomic de John Adams en 2008 ou de Satyagraha de Philip Glass en 2011. Cette année, c’est au tour du premier opéra de Kaija Saariaho de figurer au programme de la scène new-yorkaise et d’avoir été retransmis en direct sur les écrans de cinéma, samedi dernier, 10 décembre.

Créé lors du Festival de Salzbourg en 2000 dans une mise en scène de Peter Sellars, L’Amour de loin a été repris au Théâtre du Châtelet en 2001, puis sur d’autres scènes européennes avant d’être représenté au Canada. Le livret de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf s’inspire de la vie de Jaufré Rudel (1113-1170), Seigneur de Blaye et troubadour. A l’acte un, Jaufré rêve d’un amour qu’il pense ne jamais trouver, un pèlerin lui affirme qu’il existe une femme qui ressemble à son idéal, Clémence, la comtesse de Tripoli. Au cours des deux actes suivants, le pèlerin se fait le messager des deux amants distants jusqu’au moment où Jaufré décide de traverser la Méditerranée pour retrouver sa bien-aimée à Tripoli, mais, durant le voyage, il tombe malade (acte quatre) et meurt dans les bras de Clémence qui décide de prendre le voile (acte cinq).

Sur cette trame, entre conte légendaire et chanson de geste, Kaija Saariaho a composé une partition subtile et délicate sur laquelle plane le souvenir de Debussy. La musique raffinée, sensuelle, envoûtante plonge l’auditeur dans un environnement sonore ondoyant à l’image de la mer, omniprésente.

Pour cette création in loco le Met a fait appel au metteur en scène Robert Lepage qui a imaginé un dispositif ingénieux, d’une rare beauté visuelle et poétique : l’essentiel du décor est constitué par un alignement de guirlandes lumineuses, qui occupent toute la largeur du plateau, évoquant une succession de vagues qui changent de couleurs selon les heures, allant du jaune doré au bleu-nuit en passant par le rouge vif du soleil couchant. Les deux héros apparaissent au sommet d’une sorte de tour mobile à laquelle on accède par un escalier. Entre eux le pèlerin navigue d’une rive à l’autre sur un frêle esquif.

Placée sous la direction exemplaire de Susanna Mälkki, la distribution est dominée par la superbe Clémence de Susanna Phillips dont la bouleversante prière finale est un moment d’une rare intensité. A ses côtés Eric Owens, voix de bronze, campe un Jaufré Rudel à la fois solide et fragile, en proie à une passion dévorante qui lui arrache des accents poignants au seuil de la mort. Enfin, Tamara Mumford est un pèlerin au timbre chaud et opulent. Tous trois s’expriment dans un français tout à fait intelligible. Les chœurs, invisibles, dont les voix semblent monter de la mer sont en tout point excellents.

 

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