Le Met, moins cher qu’on ne le pense

Le Met ne fait tellement plus recette que la dernière édition new yorkaise de Time Out vient à son secours en énumérant onze raisons pour lesquelles il faut aller à l’opéra. L’article, armé de bonnes intentions, donne une idée de la piètre réputation de l’art lyrique aux Etats-Unis. L’introduction en quelques mots plante le décor : « Même les vautours de culture les plus sérieux – les gens qui lisent Tolstoï et visitent régulièrement des galeries d’art obscures – considèrent l’opéra comme un endroit pour les vieux schnoques ». Rien d’étonnant ensuite à ce que les onze raisons invoquées restent au ras des pâquerettes : « C’est une institution âgée de 133 ans » ; « ça ne dure pas toujours cinq heures », « Même vos amis les plus cultivés n’ont probablement jamais mis les pieds à l’opéra », « Vous n’êtes pas obligé de parler français, italien ou allemand » ; « C’est une bonne raison pour se pomponner »… Le dernier argument est peut-être, de tous, le plus efficace – « c’est plus abordable que vous ne le pensez ». Le prix des billets est en effet le reproche le plus souvent formulé à l’encontre de l’opéra en général et du Met en particulier où les sièges d’orchestre « peuvent coûter un bras et une jambe », mais où l’on peut aussi trouver des billets étonnamment bon marché si l’on s’y prend à l’avance : une trentaine d’euros au balcon supérieur et encore moins cher si l’on accepte de rester debout toute la représentation, en choisissant de préférence un ouvrage qui ne dure pas cinq heures.