Des spectateurs psychorigides peu habitués à l’excentricité mutine de la mezzo-soprano Ann Hallenberg, s’étaient émus de la combinaison brillante et des fanfreluches plumesques dont celle-ci s’était parée à l’occasion des nombreux concerts de sa tournée Farinelli. Comme en atteste brutalement cette vidéo, Ann Hallenberg était apparue à son public flanquée d’une souquenille brillante et coiffée d’un caloquet de taffetas céruléen piqué de plumes de Psittacidae à collerette. Après enquête, il apparaît que l’intéressée aurait un jour sorti cet accoutrement de sa malle et l’aurait enfilé pour faire une surprise à Christophe Rousset, lequel aurait d’abord pâli, puis tourné de l’oeil, puis poursuivi l’intéressée en agitant très fort une partition de sept kilos dans le but de s’en servir comme d’un objet contondant *. Nous sommes – au jour d’aujourd’hui – en position de pouvoir affirmer qu’il exista sur cette tournée un désaccord de fond entre le chef et la chanteuse quant à sa tenue et que ceci donna naissance à d’abondantes et délicates négociations *. En définitive, les deux artistes parvinrent à s’entendre sur l’essentiel et offrirent à leurs fans l’une des plus belles tournées de la saison. Un Psittacidae, en revanche, en eut le derrière fort déplumé et mourut de congestion de poitrine *.
* passage romancé.