La presse italienne a révélé, le 10 mai, que la Guardia di Finanza, service du ministère des finances, avait ouvert une enquête portant sur pas moins de 80 salariés du Teatro Bellini de Catane. En cause, toute une série d’irrégularités allant des heures supplémentaires inexistantes aux marchés truqués.
L’arnaque aux heures supplémentaires a duré de 2007 à 2009. Des caméras dissimulées à l’entrée du théâtre ont permis de démontrer que les badges d’entrées avaient été falsifiés. Les petits malins, pendant que la pointeuse tournait, allaient se promener ou faire du shopping…
Une autre enquête porte sur certains matériels scéniques utilisés sur la scène catanaise. Des marchés auraient d’abord été truqués en 2006, les montants ayant été volontairement réduits pour échapper aux règles de mise en concurrence. En outre, certains matériels, peut-être pas perdus pour tous, auraient été détruits sans que leur valeur ait fait l’objet d’évaluations préalables. La cour des comptes a été saisie.
Il giornale di Sicilia relève que d’autres soupçons (monopole abusif d’agents lyriques, avancements de carrière suspects…) n’ont pas pu être établis par des preuves formelles.
Le coup est rude, dans le contexte d’un spectacle vivant de plus en plus affaibli et de théâtres lyriques défaillants (voir brève du 2 mai sur le Maggio musicale fiorentino). De fait, le président du gouvernement de la région autonome de Sicile, Rosario Crocetta, en a profité pour rappeler ironiquement les critiques que lui avaient valu ses coupes dans le budget culturel de la région (-9% en 2013) et a annoncé étudier les mesures de mise sous tutelle du deuxième théâtre de la région. Trois inspecteurs doivent être envoyés à Catane pour évaluer la situation et « s’occuper de l’image du théâtre, un des plus prestigieux d’Italie, et le relancer dans le paysage culturel national ». [Hélène Mante]]
