L’éclectisme et le métissage, signatures du Théâtre du Châtelet

Sous la direction d’ Olivier Py, le Théâtre du Châtelet entend bien poursuivre sa mission d’ouverture culturelle et sociale. Pour la saison 2025-26, l’acteur et dramaturge met à l’affiche « toutes les formes et tous les genres sans différenciation ni hiérarchisation » des opéras aux fééries, du théâtre au ballet sans oublier la danse urbaine, des comédies musicales aux concerts symphoniques, du jazz, des variétés et même du rap, entre nombreux autres genres. C’est toujours l’éclectisme et la recherche de nouveaux publics, sans lasser les fidèles, qui est au cœur du projet (tout en affrontant les difficultés budgétaires qui obéraient les ambitions il n’y a pas si longtemps du théâtre conçu par Gabriel Davioud en 1862). Côté création, la tragédie de W. Shakespeare, Hamlet, va être radicalement revue par le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov. Il a décidé d’en faire un théâtre musical sur une partition de Blaise Ubaldini. Accompagné de l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Pierre Bleuse et Yalda Zamani, le Prince du Danemark se démultipliera en plusieurs acteurs jouant dans plusieurs langues en dix épisodes de dix minutes. Autre nouveauté que la version française (due à Olivier Py) de la comédie musicale drolatique, poignante et politique de Jerry Herman et Harvey Fierstein composée d’après le film d’Edouard Molinaro, La Cage aux Folles. Laurent Laffite s’est lancé un véritable défi et va reprendre le rôle de Zaza (en chantant), tenu par M. Serrault dans le film. Ses anciens collègues de la Comédie Française donneront quant à eux l’opéra bouffe, La Vie Parisienne, de Jacques Offenbach en juin. Sous la direction musicale d’Alexandra Cravero et avec la fidèle Valérie Lesort (qui les a déjà dirigés dans Kurt Weill pendant le confinement), les comédiens de la troupe trouveront un partenaire idéal en juin avec l’Orchestre de chambre de Paris puis avec les Frivolités Parisiennes en juillet. La piquante Marie Oppert, venue le soir de la présentation de saison en donner un extrait, n’en sera assurément pas le diamant le moins brillant. Pour en revenir aux « musicals » venus de Broadway, une autre pépite est au programme : Top Hat d’Irving Berlin, à découvrir dans la mise en scène et une chorégraphie de Kathleen Marshall. Ce spectacle dans lequel il est impératif de danser au paradis « cheek to cheek », parangon évidemment d’un swing tout berlinesque, sera interprété en anglais. L’opéra contemporain n’est pas oublié avec L’Annonce faite à Marie de Philippe Leroux d’après Paul Claudel composé sur commande du théâtre. Le livret dû à Raphaèle Fleury narre donc l’histoire d’un miracle (la mystique Violaine  pourra-t-elle ressusciter l’enfant de sa sœur ?) et sera mis en scène par Célie Pauthe, avec une proposition fascinante (du moins dans l’extrait visionné en avant-première) avec la vidéo de François Weber. Carlo Laurenzi de l’Ircam à la réalisation électronique avec l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Ariane Matiakh accompagneront les principaux rôles incarnés par Sophia Burgos, Raphaëlle Kennedy, Els Janssens-Vanmunster, Marc Scoffoni et Vincent Bouchot. Et naturellement sont encore proposés à la saison prochaine au Châtelet des concerts, des récitals, des spectacles pour enfants à partir de six mois (!), des festivals (la danse urbaine en « battle » avec « Urban Châtelet », Escales solidaires avec SOS Méditerranée, Les Folies Musicales …), des rendez-vous participatifs, des seuls en scène dont une belle Bal(l)ade de Nijinski d’Olivier Py (dans sa mise en scène), d’après le journal du célèbre créateur du Sacre du Printemps et qui sera interprété par Bertrand de Roffignac, avec au piano, Guilhem Fabre. Pour tout savoir sur cette excitante nouvelle saison, c’est ici http://www.chatelet.com