Après le succès de leur Wigmore Hall live (Diamant Opéra Magazine 2009), la fameuse salle londonienne a présenté ce 20 décembre un nouveau concert de la contralto polonaise, Ewa Podles, avec le pianiste américain Garrick Ohlsson. Pour commencer, neuf mélodies tragiques de Karlowicz (1876-1909), membre du mouvement “ La jeune Pologne en musique“ ; elles prennent une valeur prémonitoire quand on sait que leur talentueux compositeur allait mourir à 33 ans sous une avalanche dans les Tatras. Avec l’humour grinçant du cycle de Moussorgsky Les Enfantines, suivi de la déchirante cantate Arianna a Naxos de Joseph Haydn, Ewa Podles dispose de deux œuvres qui sollicitent toute l’étendue de son registre phénoménal. Le punch confondant de cette cantatrice, comédienne et tragédienne, se donnant sans réserve a électrisé un public bien loin du prétendu flegme britannique. De la première à la dernière note, Ohlsson est resté en phase avec sa partenaire ; après l’entracte, le pianiste a donné une interprétation magistrale de l’Impromptu Op. 36 et de la grande Fantaisie Op.49 de Frédéric Chopin. [BC]