Les choristes du Così aixois victimes d’exploitation raciste ?

Les douze membres du chœur du Cape Town Opera (CTO) ont fait une bien désagréable découverte durant les répétitions du Così fan tutte monté par Christophe Honoré à Aix-en-Provence et à Edimbourg cet été : alors que le festival s’était engagé à leur verser à chacun 3640 euros pour leur participation à cette production, ils n’allaient toucher qu’une somme dix fois inférieure, correspondant à leur salaire standard en Afrique du Sud. Ils ont donc menacé de se mettre en grève, et ont porté plainte contre le directeur du CTO, Michael Williams, pour abus de confiance. Aix et Edimbourg leur ont versé un salaire conforme aux pratiques européennes, mais en Afrique du sud, ils ont été purement et simplement licenciés. L’Opéra du Cap les accuse à présent de vol pour avoir accepté la somme versée par Aix tout en touchant leur salaire sud-africain, et exige qu’ils restituent l’argent en question. La porte-parole des choristes déclare qu’il s’agit là d’une forme d’exploitation raciste (William Michaels est blanc) : « La liberté et le respect dont nous avons joui à Aix a donné à tous une autre vision de la manière dont ils devraient être traités ». Apparemment, le CTO aurait tenté de convaincre le Festival d’engager d’autres chanteurs pour remplacer les douze protestataires, mais Aix a confirmé son intention d’employer les mêmes choristes lors de la tournée qui doit passer par Lille et par Séoul.