En marge des célébrations du tricentenaire de la mort de Louis XIV, le Chœur de chambre de Namur, La Capella Mediterranea, l’Orchestre Millenium et l’ensemble Psallentes étaient réunis sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon pour un excellent concert ce vendredi soir, qui tentait de reconstituer le rituel de la messe de funérailles de la reine Marie Thérèse, épouse du grand roi, tel qu’il se déroula à Saint-Denis en 1683. « Voilà le premier chagrin qu’elle me cause », aurait dit le Roi en apprenant la mort de son épouse…
Fil rouge de ce programme, la Missa pro defunctis de Charles d’Helfer était entrecoupée par quelques motets de Jean Baptiste Lully et encadrée de plain-chant pour le plus grand bonheur du public. Ce subtil mélange de musique austère et de somptueuse pompe théâtrale, servi par des musiciens attentifs et engagés, présentait deux facettes parfaitement complémentaires du grand siècle français : la grandeur volontiers emphatique de Lully et la concision redoutable, alliée ici à une parfaite efficacité dramatique de Charles d’Helfer. Mis en espace dans la très belle église de la Chapelle, tout cela avait fière allure, malgré le froid précoce qui avait pris ses quartiers dans les travées bruxelloises.
Il n’y a pas qu’à Versailles qu’on fait de la bonne musique !