« L’éclectisme ne me dérange pas ; je suis moi-même le fruit d’un métissage ; mon père est d’origine italienne ; ma mère est antillaise… » nous confiait Fabrice di Falco en 2008 (voir interview). Cinq ans plus tard, le « Farinelli créole » atteste de son goût pour les mélanges à travers un enregistrement qui pourra déconcerter les puristes. Sous prétexte d’hommages à toutes les musiques et artistes qui ont guidé son parcours, le chanteur, accompagné de Jean Rondeau (piano), Erwan Ricordeau (contrebasse) et Aurélien Pasquet (batterie), brasse sans complexe jazz, folklore, pop et baroque. Défilent revus et adaptés « adieu madras, adieu foulard », Edith Lefel (« mon ange »), Purcell (« Cold song »), Haendel (« Lascia ch’io pianga »), Mozart (« Già dagli occhi »), Le chevalier de Saint-Georges (« dors mon enfant ») et bien sûr Farinelli « , « Ombra fedele anch’io ». Tout au long de cet itinéraire révérencieux, la voix parcourt l’éventail de ses possibles, du baryton au sopraniste, en passant par une imitation plutôt convaincante de Mickael Jackson. A trop embrasser, il lui arrive évidemment de se mettre en danger. L’intonation peut parfois sembler hasardeuse et les sonorités acides. Tel est le prix de la sincérité d’un des artistes les plus créatifs de la scène lyrique aujourd’hui. [Christophe Rizoud]
Hommages, de Farinelli au roi de la pop, Di Falco Quartet – CD Aztec Musique – Cantos Music