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Christine Opolais et Giuseppe Filianoti dans La Rondine
Alors que les retransmissions HD du Metropolitan Opera font courir les foules dans le monde entier, les spectacles eux-mêmes peinent à attirer les spectateurs new-yorkais en ce début d’année. Malgré un casting de qualité, Le Comte Ory, qui avait fait le plein lors de sa création en 2011, ne se joue que devant une salle aux trois quarts pleine. Rien à dire pourtant sur une distribution sensiblement meilleure qu’il y a deux ans : le toujours magnifique Juan Diego Florez étant accompagné cette fois de la jeune Pretty Yende, une authentique révélation. Pour La Rondine, c’est la Bérésina, avec une salle remplie au deux tiers. Il faut dire que cet ouvrage, somme toute mineur dans l’œuvre de Puccini, n’est guère passionnant : c’est sans doute le seul opéra où les protagonistes restent assis durant trois actes. De plus, il n’est pas particulièrement bien défendu vocalement. Kristine Opolais en Magda n’est certainement pas la révélation que le critique du New-York Times essaie de vendre à ses lecteurs : timbre quelconque, volume limité et incarnation sans relief. Son partenaire, Giuseppe Filianoti, nous a semblé bien fatigué : le timbre reste charmeur dans le médium, mais le moindre aigu fait hérisser les cheveux. Finalement, ce sont les deux représentations du samedi qui permettront à l’institution américaine de renouer avec ses fréquentations habituelles : Maria Stuarda et l’indéboulonnable Trovatore attirent sans peine les foules malgré, dans ce dernier cas, une distribution qui n’a rien d’exceptionnel. Au moins les retransmissions ne sont-elles pas captées devant des sièges vides ! [Jean-Michel Pennetier]