Au moment où des mouvements contestataires se multiplient tant au Moyen-Orient qu’en Europe, Pier Luigi Pizzi a choisi pour sa 6e saison en tant que directeur du Sferisterio Opera Festival de Macerata, le thème « Liberté et destin », sujet tout à fait digne du Bac. Jusqu’alors, les thèmes proposés étaient plus des constatations que des questionnements (« Le voyage initiatique » en 2006, « Le jeu des puissants » en 2007, « La séduction » en 2008, « La duperie » en 2009, « À la plus grande gloire de Dieu » en 2010). Pizzi, grand seigneur et humaniste du XXIe siècle, a toujours défendu les grandes idées et essayé de les traduire en langage contemporain : « Nous vivons actuellement des moments difficiles à tous points de vue. Il nous faut défendre pied à pied nos vraies valeurs, les valeurs de l’esprit » nous disait-il l’an dernier1. On peut lui faire confiance pour magnifier un tel thème à travers Un ballo in maschera, Rigoletto et Così fan tutte, même si la marge de liberté sera forcément réduite pour les vedettes prévues dans des rôles où elles excellent, telles Désirée Rancatore (Gilda) ou Stefano Secco (Riccardo). En tous cas, malgré les coupes budgétaires drastiques, Macerata offre cette année un programme légèrement réduit mais cohérent, avec comme d’habitude concerts, conférences, expositions et cinéma. Son destin paraît assuré. Plus d’informations sur http://www.sferisterio.it/. [JMH]
1 Voir nos 5 questions à Pier Luigi Pizzi.