Licenciements à l’Opéra de Toulon : Bordeaux manifeste son soutien.

A l’occasion de la première de Norma au Grand Théâtre de Bordeaux, le choeur et l’orchestre, sous la baguette du chef Francesco Angelico, ont interprété le célèbre « Va pensiero » extrait de Nabucco en signe de soutien aux artistes du Choeur de Toulon dont on a récemment appris le licenciement pour cause d’économie budgétaire. Après l’exécution verdienne, une artiste du choeur a pris la parole : « Le 23 janvier à 20 heures, nous avons appris avec consternation le projet de suppression du chœur permanent de l’Opéra de Toulon. Les salariés des orchestres, choeurs, ballets des opéras de France s’unissent pour dénoncer le licenciement brutal des 21 artistes constituant le choeur de Toulon. Aucun argument économique ou budgétaire ne peut justifier la violence de cette décision. En visant une partie de ses artistes, les responsables politiques siégeant au conseil d’administration de l’Opéra de Toulon détruisent une partie du patrimoine immatériel de la culture qui fait vibrer leur propre cité. La mission d’accueil de tous les publics confiée par les finances ne peut se maintenir sans les forces vives de l’Opéra. Nous sommes réunis dans cette salle portés par un même désir : ressentir ensemble des émotions fortes et inoubliables. Ces moments partagés sont précieux : ils incarnent ce qu’il y a de plus beau dans notre société : le partage et la capacité unique qu’à l’art de nous transporter, de nous unir au-delà de nos différences. Préservons-les. Défendons-les. Menons ensemble le combat pour que demain encore des générations puissent s’émerveiller. Notre profession et ses syndicats ont déjà montré par le passé les capacités de mobilisation des artistes et de tous les personnels administratifs et techniques de nos maisons. Nous sommes aujourd’hui solidaires de nos collègues de l’Opéra de Toulon et, si les funestes annonces sont confirmées, demain, nous combattrons à leurs côtés. ». On comprendra d’autant plus l’émotion des artistes que, suite à la diminution des subventions publiques qui lui étaient octroyées, l’actuelle saison bordelaise n’offre plus que deux séries de représentations lyriques authentiques, Norma et Fidelio,. De même, l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine a vu ses effectifs passer de 126 à 106 musiciens. On pourra voir ici une illustration de cette fin possible de l’exception culturelle française évoquée par notre consoeur Christine Ducq.