L’Importance d’être Constant, Earnest ou Franco ?

Au printemps 2013, quand l’Opéra de Nancy créa The Importance of Being Earnest, l’opéra de Gerald Barry, nous pensions naïvement qu’il s’agissait là de la première adaptation lyrique du chef-d’œuvre d’Oscar Wilde (voir notre compte rendu). Erreur ! Né à Florence en 1895, mort à Los Angeles en 1968, Mario Castelnuovo-Tedesco l’avait en effet précédé. Elève de Pizzetti et d’Alfredo Casella, il quitta l’Italie mussolinienne en 1939, à cause des ses origines juives, et partit pour les Etats-Unis, où il se mit à composer pour Hollywood. On a surtout retenu sa musique instrumentale, et notamment ses nombreuses œuvres pour guitare, inspirées par sa rencontre avec Andrés Segovia. Pourtant, on doit aussi à Castelnuovo-Tedesco six opéras : le premier, La Mandragola, d’après Machiavel, fut créé à La Fenice en 1926. Il composa aussi un Marchand de Venise créé en 1961 au Mai musical florentin, avec Renato Capecchi en Shylock, et un Tout est bien qui finit bien, également d’après Shakespeare, jamais représenté. Sa dernière œuvre scénique fut donc L’Importanza d’esser Franco, opéra de chambre pour huit chanteurs, deux pianistes et deux percussionnistes, créé en 1972 à Rome. Avis aux mélomanes curieux et aux wildiens fanatiques : on pourra entendre cette œuvre au Theater Stok de Zurich, du 18 au 26 octobre.