Après Anna Nicole de Mark-Anthony Turnage, créé à Covent Garden en 2011, les prothèses en silicone n’en finissent pas d’inspirer l’opéra contemporain. Le 8 mars, l’Opéra de Rouen Haute Normandie donnera en création mondiale une œuvre du compositeur belge Michel Fourgon, intitulé Lolo Ferrari, l’opéra d’un destin tragique, sur un livret dû au directeur de l’institution, Frédéric Roels, d’après la vie d’Eve Gallois (1963-2000), actrice et chanteuse plus connue sous le pseudonyme que lui donna son mari. Auteur de nombreuses œuvres vocales, dont certaines publiées en disques chez Cyprès, Michel Fourgon a pour l’occasion écrit son premier opéra ; ce sera aussi une première pour le metteur en scène de théâtre Michaël Delannoy. Les auteurs présentent Lolo Ferrari comme l’évocation d’un fait divers, « miroir des dérives d’une société », la narration simple d’une destinée tragique. Avec Chantal Santon et Thomas Dolié dans les rôles principaux, cet opéra ne prétend pas être une seconde Lulu, même si le parcours de l’héroïne et sa mort brutale peuvent faire penser au chef-d’œuvre de Berg.