Le spectacle vivant, c’est aussi la rumeur de la salle – les instruments qui s’accordent, le brouhaha des conversations –, et pendant la représentation, les quintes de toux, les chuchotements sévèrement réprimandés, ce supplice chinois qu’est le froissement du papier de bonbon, voire la sonnerie du téléphone que l’on a oublié d’éteindre, puis une fois le rideau tombé, le tonnerre d’applaudissements ou le tombereau de huées, parfois confondus dans le même tintamarre. Bref, tous ces « maux de l’opéra » et autres bruits autrefois coutumiers que le Bayerische Staatsoper a décidé d’inclure sur son site de streaming, operlive.de, sous la forme d’une sound machine, pour nous rendre moins douloureuse leur absence – et, lorsque les théâtres rouvriront, nous amener à trouver finalement sympathique le voisin bavard ou catarrheux ?