L’opéra est-il biodégradable ?

Quatre fois par an, le Royal Opera de Londres envoie à ses souscripteurs une superbe brochure sur papier-glacé présentant les spectacles et interprètes à venir dans les mois suivants. Cette pratique est d’ailleurs répandue dans de nombreuses maisons d’opéra. Rien de nouveau sous le soleil jusqu’à présent, mais le Royal Opera innove ce mois-ci en proposant une revue, non plus emballée dans du polyéthylène transparent, mais dans un nouveau matériau compostable-chic, à base de fécule de pomme de terre. Différentes utilisations sont proposées, toutes plus passionnantes les unes que les autres : ajouter l’emballage à votre tas de compost, le jeter dans la poubelle du jardin, ou encore dans celle de destinée aux rebuts organiques ! En revanche, le nouvel emballage ne doit absolument pas être jeté dans la poubelle des plastiques, sous peine de compromettre leur recyclage. On ne peut pas le manger non plus mais il n’est pas interdit de le balancer dans le jardin du voisin, surtout si celui-ci pratique le compostage. Au-delà de cette louable attention, on s’interroge sur sa portée écologique comparée à l’impression de la fameuse brochure. Une diffusion uniquement via Internet aurait un impact autrement radical, mais il est vrai que les tarifs des annonceurs sont généralement liés à la diffusion papier des journaux… Une goutte d’eau face au gâchis des décors immangeables de productions imbuvables et mises au rebut après seulement quelques représentations. Sans parler du recyclage des ténors sans contre-ut.